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Nord ouest de la Macédoine
Polyperchon en avait assez de ces missions de parlementaires. Alors que l’armée était mise à rude épreuve, il fallait qu’il arpente cette région inhospitalière d’Orestide qu’il avait toujours détesté pour rencontrer le chef des Scordisques qui ravageaient la région.
Le terrible roi Bathanattos, sur ordre du Keltorix, avait, en effet, lancés ses guerriers assoiffés de pillages sur les provinces d’Orestide et d’Elymée, vidées de leurs garnisons pour renforcer l’armée de Dioclos au début de l’année.
Le Roi lui avait assuré que sa mission était vitale, qu’elle permettrait de concentrer les troupes de Dioclos sur la poursuite du keltorix et fournirait d’autres combattants à nos côtés.
N’empêche, il n’aimait pas ça. Son ambassade désastreuse auprès des Odryses lui restait en travers de la gorge. « Je ne suis pas un diplomate », se défendit-il intérieurement.
N’empêche, il ne pouvait oublier le spectacle de Pella en ruine et se sentait quelque part responsable.
«Non, le seul responsable est ce barbare de Keltorix ».
Enfin, il rencontra un parti Scordisques.
« Nous sommes des parlementaires, conduisez-nous à votre Chef », demanda-t-il.
Après quelques stades, il s arrivèrent dans une plaine où campaient plus de 20 000 guerriers… Parmi les tentes et les chariots regorgeant de butin, allaient et venaient bétails volés et esclaves déjà résignés.
Très impressionnant : voilà exactement l’allié dont nous avons besoin. Il fut rapidement conduit devant un colosse torse nu malgré le froid de cette fin mars. Il arborait un torque en or gigantesque autour de son cou de taureau. Seuls ses cheveux blancs indiquaient son grand âge.
« Noble chef, nos deux peuples ont vécu en paix pendant des siècles. Pourquoi nous envahis tu
aujourd’hui ? Nous sommes venus en paix te proposer un marché digne de ta puissance et t’informer du cour des évènements dans la péninsule. Le Keltorix a été défait au mont Olympos, son armée est actuellement en débâcle et sera bientôt prise en tenaille entre notre armée principale du sud et l’armée séleucide… Ses chances de survie sont minces. »
Puis, Polyperchon développa ses arguments et détailla l’intégralité de la proposition que Cratère lui avait demandé de transmettre.
Le colosse (c’était donc bien lui le roi Bathanattos) l’écouta. Quand le général Macédonien en eu terminé. Il se leva, lentement.
Le roi s’approcha de Polyperchon. Il le dominait d’au moins 2 têtes. Il abattît alors sur l’épaule du Macédonien son énorme main !
« Par les Dieux ! Tu as couru autant de dangers et cheminé longtemps pour me dire cela ! A moi Bathanattos !! Tu me plais Grec ! Tiens, je ne tuerais pas et ta tête n’ornera pas ma tente ! »
Le colosse partit alors d’un grand éclat de rire, sonore et grave, bientôt reprit par son entourage ; ses
brens et ses ambacts.
« Qu’on lui apporte à boire ! » rugit il.
« Général, va dire à ton roi qu’il à eu tort de se fâcher avec le Keltorix ! Le Keltorix est l’envoyé des Dieux ! Mon royaume est fier et honoré d’avoir intégré le grand Keltobrogos !
Regardes autour de toi… Mes chariots sont plein de butin, mes guerriers disposent
d’esclaves à profusion. Et ta capitale est en ruine !
Quant au Keltorix, après avoir ravagé votre terre il est repartit vers le nord sans être inquiété… Tes propos m’amusent ! Quel mauvais vin avait il but celui qui t’à mis dans la tête que le Keltorix était mal en point ? »…
Et Bathanattos de rire de nouveau à gorge déployée !
Décidemment, Polyperchon ne se ferait jamais à ces barbares…