-265 Les Sporades nord et Dioclos de Skopelos rejoignent la Macédoine !

-265 - Non loin de Krannon, face aux Thremopyles.

C’est dans une grande baie, au pied des Thermopyles que le Roi Cratère Ier attendait son ami Dioclos de Skopélos.

Ce
dernier était le second bras droit d’Antigone II Gonatas. De la même façon qu’Andromaque tenait Eubée pour Cratère, Dioclos avait la garde des îles Sporades Nord. Au fil du temps, il s’était investi de plus dans la gouvernance de son petit royaume. Mais aujourd’hui, tout avait changé, Cratère était devenu Roi de Macédoine, l’Eubée avait intégrée le royaume et la proposition de son ami et nouveau roi Cratère l’avait touché droit au coeur.
C’était donc aujourd’hui qu’il allait lui remettre le sceau symbole du pouvoir sur les Sporades.

Cratère avait vu les choses en grand : il voulait que son ami sorte la tête haute de son exil, aussi avait il prévu une grande parade au cours de laquelle les troupes de Dioclos seraient à l’honneur. Il faut dire que les 11000 hommes qui l’accompagnent et que Cratère observe actuellement débarquer des deux escadres antigonides des Sporades ont fière allure.
Pensez donc, 9000 Argyraspides répartis en 6 taxeis (bataillon) de 3 lochoi chacun. Tous des vétérans des campagnes d’Antigone II mais aussi pour certains de Démétrios II. Ils éblouissent la foule avec leur bouclier en argent, symbole de leur gloire. Les doratiaï, (lance plus courte que la sarisse), maniable et fatale en combat rapproché sont portées haut et la légère brise de mer caresse les deux plumes de leur casques thrace.
Viennent ensuite les hetairoï, la cavalerie lourde, dite cavalerie des Compagnons. Organisée en 8 ilè (escadrons) de 250 lances, chacun commandé par un ilarque, et divisée en deux lochoi, eux-mêmes
divisés en deux tétrarchies de 60 cavaliers, commandés par un tétrarque.
Il défile selon la formation tactique de base de la tétrarchie : en coin.

Cratère est ému de cette intention car il se remémore que cette formation fut inventée par Philippe II. « Bon présage », se dit-il. Il entend encore son père lui expliquer l’organisation de cette formation
: « le tétrarque est à la pointe de cette formation triangulaire, tandis que des cavaliers expérimentés occupent le milieu et chaque extrémité des lignes de 13 cavaliers. L'ilarque est accompagné d'un
héraut relayant ses ordres, et secondé d'un hyperétès. Les quatre coins de l'ilè sont rangés en une seule ligne d'intervalle, respectant un intervalle suffisant entre eux pour leur permettre de manœuvrer. Cette formation permet une souplesse accrue dans la manœuvre avec un changement rapide de la direction de l'attaque. De deux à quatre ilai peuvent être réunies pour former une hipparchie ou brigade, sous le commandement d'un hipparque. »
Le cavalier est coiffé d'un casque selon le modèle béotien. Le casque comporte les marques du rang de son porteur. Il porte également une cuirasse et des bottes, mais pas de bouclier. Il est armé d'une longue lance (xyston) faite de bois de cornouiller, munie d'une double pointe de façon à pouvoir être toujours utilisée si elle vient à se rompre. Comme seconde arme, le cavalier porte au côté gauche une épée le plus souvent recourbée (kopis, machaira). Contrairement à ce qu’il a vu encore récemment en se recueillant sur le tombeau des roi Téménides, Cratère note une évolution de l'armement des cavaliers avec l'adoption d'un grand bouclier rond. « Le style Antigonides s’affirme », se dit-il.

Après la parade les deux hommes s’étreignent. Dioclos semble heureux de retrouver son compagnon d’arme avec une certaine jubilation dans le regard quand Cratère lui désigne un convoi de chars à boeufs.

Le Roi Cratère semble également satisfait de son entrevue mais sans débordement. Certains dans son entourage affirment que cette formidable armée ne rejoindrait pas l’armée macédonienne mais aurait louée ses services à une autre puissance de la région...