"Par Artio ! Quelle est cette curieuse manière de faire la guerre Rix Sucellos ?!". Orgétorix chef de guerre des Helvètes invoquait la déesse tutélaire de son peuple, Artio, protectrice des ours qui ornaient les emblèmes des Tigurins, comme des Verbigènes ou encore des Latobices.
Il aurait pu rester sans voie devant la décision du Rix des Coriosolites, Sucellos, accouru après une marche incroyable à travers Gallia du fin fond de ses forêts de petite Bretagne.
L'ennemi était là ! Les coalisés avaient descendu la vallée de l'Ades (l'Adige) depuis les montagnes Helvètes et marchaient sur Padova, capitale des Venetii,mais avaient étés pris de vitesse par l'abile Cerethrios, le Ver Cingétorix du Keltobrogos, commandant pour l'occasion la coalition des clans de la Ligue d'Esudunum.
Ne laissant que quelques troupes assiéger la ville, Céréthrios, "Le tueur de spartiates" comme on l'appelait depuis la sanglante prise de Tyras voici plus de 30 ans, était accouru à marche forcée pour affronter les forces réunies à défaut d'êtres combinées, d'Orgétorix et de Sucellos.
Et Succellos envisageait de reculer ! "Nous attirerons l'ennemi loin de ses objectifs ! Et,au fur et à mesure qu'il nous poursuivra, les peuples ainsi envahis se léverons contre lui ! Je léverais mercenaires et volontaires et nous les écraserons ! Les Balkans ! L'Italie seront notres !!"
Le pragmatique Orgetorix n'avait pu s'empêcher de dire son fait au Rix armoricain. "Avant de songer à l'Italie et aux Balkans, défendons déja nos terres. Mis si les Coriosolites sont habitués à se battre en marchant, qu'ils le fassent ! Je me battrais demain ! Seul au besoin !!".
Succellos avait blémit sous l'insulte à peine voilée mais l'arrivée impromptue du druide helvète venu s'entretenir avec Orgetorix, ne lui permit pas de répliquer ou de défier le chef helvète.
Le soir même, l'armée Coriosolites rebroussait chemin, harrassée par tant de marches et, maintenant, de contre-marches.
Le lendemain,les 15 000 Helvètes d'Orgetorix se déployaient sur les premières collines des Monts Euganéens. L'élite des Helvètes étaient là, lourds ambacts aux bras puissants, fiers cavaliers formés en Trimarcisia, chacun flanqué de ses deux "écuyers".
Tigurins, Rauraques, Verbigènes, Latobices et Tulinges. Une grande partie des ambacts et nobles de la confédération que dirigeait Divicco était déployée en bataille.
Face à eux, plus de 20 000 guerriers des clans Volsques, Boiens, Taurisques et Vendéliques.
Les bardes chantent encore la valeur des combattants et leur acharnement ! Les charges de l'armée de Céréthrios parvinrent presque, par trois fois, à entâmer les lourdes lignes helvètes. Mais celles ci ne rompirent point et, alors que le chariot de Belenos entamait sa course descendante derrière les montagnes proches, elles avancèrent et enfoncèrent les rangs fatigués des clans d'Esudunum. Ceux ci plièrent, puis reculèrent et s'enfuir avec le soir.
Mais la victoire avait été chère payée !...
Plus au nord, un vol de hérons semblait accompagner l'armée du Rix Succellos dans sa marche stratégique...