MJ Zeus Admin
Messages : 8074 Date d'inscription : 05/05/2009
| Sujet: -260 Guerre de Numidie. Campagne de printemps. La mort de l'Aguelid !! Ven 11 Sep - 23:33 | |
| Siga, capitale des Massaessyli - Début du printemps -260
La musique stoppa brutalement ! D'un déhanchement aussi lascif que suggestif la danseuse s'immobilisa dans le bruissement subtil des sequins qui la ceignait. Levant lentement et gracieusement la tête, elle regarda le roi Jugurtha et son invité d'honneur Himilcon, stratège glorieux de Carthage. -"Décidemment, roi Jugurtha, je préfères mener campagne avec toi qu'en Epire" déclara d'un air entendu le général punique. -"Je suis fier d'honorer mes alliés de Carthage mon ami. La Numidie est, pour ses amis, pleine de trésors comme Sophosnibé", répondit le souverain Numide en caressant sa barbe, non sans dévisager d'un regard gourmand la danseuse. Puis il frappa dans ses mains et musiciens, danseuses et serviteurs quittèrent la salle rapidement.
La réception des chefs de l'armée carthaginoise avait été somptueuse ! Festivités, courses de chevaux, épreuves de luttes et de lancer de javelots, festins, danses. Le roi Jugurtha avait déployé tout le faste de sa cour pour accueillir dignement ses alliés et préparer la campagne qui s'annonçait.
-"Nos deux armées peuvent progresser en parallèle en Muxitani. Une fois cette province conquise, nous marcherons sur Maxyes et Cirta la capitale de Zalelzan..." commença Jugurtha. Le conseil se prolongea tard dans la nuit....
Rive est de l'Ampsaga - Printemps -260
Le jeune Gaia, fils cadet de Jugurtha et commandant nominal (il n'avait que 12 printemps) de la garde de son père stoppa, d'une simple pression des talons, son cheval richement harnaché à côté du roi. Comme tous les enfants de la noblesse numide, le jeune prince savait monter à cheval comme un centaure. Le roi Jugurtha était en conversation avec Himilcon. Tous deux contemplait leur puissante armée franchir les eaux boueuses de l'Ampsaga. La rivière marquait la frontière entre les terres Massaessyli et les terres Massylli.
Si les cavaliers numides de l'avant garde avaient franchis depuis longtemps le gué et s'étaient répandus dans le pays sans grande opposition, c'était maintenant au tour de la cavalerie lourde carthaginoise de traverser. L'infanterie suivait, en colonnes interminables. -"Un moment historique, mon ami !" précisa le souverain Massaessylli. Himilcon acquiesca. -"Zalelzan cherchera à éviter la bataille s'il est aussi malin qu'on le dit. Je crois que nous avons été prudents de laisser de fortes troupes derrière nous. Les Gétules et même les Garamantes ont déja lancés des raids sur tes terres, Roi Jugurtha". Le Numide partit d'un grand rire; -"Ces gétules des clans du désert sont merveilleux ! Je les payent pour qu'ils lancent des rezzous chez Zalelzan, ce qu'ils font avec application. Et ils font de même chez moi, quand Zalelzan les couvrent d'or !"
Le soir de la même journée à quelques stades des gués de l'Ampsaga - Tente du roi Jugurtha.
-"Ah ! Voici Sophosnibé ! Danses déesse ! Et que ta beauté nous fassent oublier les fatigues de la journée et surtout celles à venir". Le souverain Massaessyli manifestait ainsi bruyamment son enthousiasme, comme à chaque fois que la danseuse se produisait. Il avait d'ailleurs interdit qu'elle ne danse pour d'autres...
De l'autre côté de la tente où toutes les deux coudées étaient postés les gardes de l'Aguelid, Himilcon se rembrunit. Pour autant que le spectcale soit plaisant et pour autant que Sophosnibé lui ai laissé de doux souvenirs nocturnes, il n'appréciait guère ses divertissements au bivouac. "La campagne requiert toute notre attention" pensait il. "Sans doute est ce là coctume royale d'avoir sa cour avec soi..." ruminait il désabusé...
La musique s'élevait déja. Lentement Sophosnibé, mains jointes, ondula dans le bruissement des sequins d'or de ses parures. Puis le rythme s'accéléra, tandis qu'elle se déhanchait avec grâce. Comme hypnotisée, l'assistance la contemplait. Consciente d'être la cible de tous les regards et de toutes les envies de cette assemblée de mâles, elle se fit magnétisante comme jamais. Ses regards langoureux allèrent au roi. Jouant avec ses voiles elle tourna sur elle même juste devant Jugurtha, puis continuant sa danse s'éloigna de lui, ensorcelant l'assistance.
"Chienne ! Tu m'as tué !!" L'Aguelid s'était levé, son regard hébété et incrédule contemplant le manche du poignard qui saillait de sa poitrine. Gardes et courtisans se précipitèrent sur le roi qui s'abbattait tel un géant foudroyé.
Himilcon avait jaillit ! Bousculant l'assemblée il sortit à la poursuite de Sophosnibé qui, déja, s'était perdue dans la nuit. "Ba'al ! C'est ton plaisir de tuer les rois. Mais laisses moi celle ci!". Le terrible dieu de Carthage n'entendit pas sa supplique*. La meurtrière, profitant de la confusion et, sans doute avec quelques complicités, s'était volatilisée...
L'assassinat de l'Aguelid Jugurtha sema le trouble dans l'armée, mais Himilcon, d'accord avec Naravas, le principal officier du souverain défunt, annonça dès le lendemain que Juba, le fils ainé de l'Aguelid était maintenant roi et que Carthage le reconnaissait comme souverain légitime de la Numidie. Son jeune frère Gaia, prendrait le commandement de l'armée, conseillé par Navaras et Jugurtha.
Mais toute succession innatendue génère des complications. Aussi les 2 généraux durent ils déployer une grande énergie pour calmer le royaume Massaessyli et assurer le trone de Juba. Et ce d'autant plus que certaines tribus Gétules,mais aussi Garamantes menaient sans cesse de brutales incursions sur les terres Massaessyli.
L'armée n'avança donc pas trop en terre Massylli. Deux grands camps furent construits sur les bords de l'Ampsaga et des partis de reconnaissances envoyés dans la province de Muxitani qui s'étendait devant les forces de Himilcon et de Navarras.
Enragés parl'assassinat de leur Roi,les Massaessyli se livrèrent au pillage, tant par gout naturel que par vengeance. Mais ces opérations leur coûtèrent cher car Zalelzan les harassait sans cesse, aidé par de nombreuses tribus berbères stipendiées par on nesait trop quelles promesses.
La campagne de printemps se passa donc ainsi. Mais, la situation dans le royaume Massaessyli calmée, il était fort probable que Navarras et Himilcon reprennent leur marche en avant en terre Massyli... *Sophonisbé en pPhénicien = Çafonba'al , «Celle que Baal protège» | |
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