Athènes - Fin de la dernière séance de l'Ecclésia de l'hiver 243 :
La situation devenait intenable ! Le parti anti Macédonien venait d'être mis en minorité.
Chremonidès avait quitté le Sénat avec ses fidèles. Maudissant la couardise, la veulerie ou la corruption des membres de la digne institution que même son plus vibrant discours n'avait pu retourner.
Retiré en sa demeure, il préparait sa riposte lors de la séance du lendemain quand Eurymédon, le glorieux navarque athénien, frère d'arme du politicien, demanda audience.
"Oligarque ! Ils t'ont vendus ! Ils ont vendus Athènes ! Ils ont vendus la Liberté et la Démocratie ! L'Ecclésia s'est mise d'accord avec Alexandros et sans doute Acrotatos.
Demain les portes de la Citadelle et des Longs murs seront ouvertes aux macédoniens. Ils vont venir t'arrêter pour te livrer à Alexandros.
La flotte n'à pas été vaincue et elle nous reste fidèle. Nous pouvons partir pour mener encore le combat ! Acestorides de Corinthe m'a prévenu. Il se joindra à nous !
Nous pouvons nous joindrent aux puniques continuer la lutte ! Les îles nous serons fidèles ! Tous les partisans de la liberté peuvent embarquer cette nuit. Grâce à l'aide d'Acestorides, je tiens encore les accès au port et ai pu préparer le plus discrètement possible l'évacuation des mercenaires encore loyaux ainsi que de quelques uns de nos fidèles"
Chremonidès semblait hésiter.
-"L'Ecclésia m'à mis hors la loi. Je dois respecter la démocratie. Je me livrerais donc ..." Il n'avait pas terminé sa phrase que, sous les yeux médusés des sénateurs présents, Eurymédon d'un soudain coup de poing qui rappelait à tous le champion de pancrace qu'il fut, étourdissait l'orateur.
"Tu te dois à la Liberté et à la Démocratie Chremonides ! Lycurgue est en train d'embarquer. Et tu viendras avec nous de gré ou de force mon ami !"
Tonnant comme lors d'un abordage depuis la poupe de son Heptère, Eurymédon compléta pour les politiciens toujours interdits.
"Voici plusieurs jours que, grâce à des accointances qui me sont propres, je connais les plans des ennemis de la liberté. Mais vous en informer avant n'eut servit à rien ! J'ai donc agît, Sénateurs. Les coffres du trésor sont dans mes cales et plus de 150 de nos vaisseaux sont prêts à mettre la voile.
Je pars. Libre à vous de venir !
Les troupes chargées de l'arrestation de Chremonidès seront là dans moins d'une veille. Allons et que Athéna nous juge et nous aide !".
Escorté par ses gardes du corps, il disparu dans la nuit, suivit par les fidèles esclaves de Chremonidès, emportant les biens les plus précieux de leur Keyrios, leur maître. Et bientôt par la plupart des Sénateurs présents...
Moins d'une veille plus tard, alors que le pas lourd des soldats remontant l'allée de la propriété de Chremonidès résonnait dans l'aube naissante, les amarres de 150 vaisseaux de guerre filaient dans le port du Pirée. Les lourds avirons plongeaient dans les flots. La flotte mettait le cap sur Délos.
Sur la passerelle de commandement de "La Gloire d'Athéna", puissante Heptère amirale, Eurymédon et Chrémonidès ne quittaient pas des yeux l'Acropole, le Parthénon, Les Longs Murs, les quais du Pirée, les chantiers navals... Athènes...