-240 Olympiades. Quand un Basileus remporte une autre couronne...

La Ligue de Delos félicite le Basiléus du Pont pour ses victoires et l'attend avec son épouse pour son pélérinage à Delos.
Gloire à Mithridate.

HJ :Merci au Basileus pour ce RP et sa participation à de sportives et pacifiques activités !

Entraînement de Mithridate


L'homme en face de lui était tout en longueur : bras et jambes interminables, doigts démesurés, même le nez semblait ne jamais devoir finir. Pourtout son torse était puissant. Les muscles courraient sur son corps, noueux et forts. Léonidas souria en regardant son roi.

"Divin Basileus, je vois les cicatrices du lion de Némée sur votre jambe et d'autres de fauves sur vos avants bras. Vos soldats disent de vous qu'aucune blessure n'orne votre dos. Je le constate aujourd'hui."

L'athlète de lointaine origine lacédémonienne admirait le courage de son basileus. En cet instant il réalisa comme d'autres avant lui qu'il lui serait dévoué entièrement. Léonidas avait remporté la couronne pour le Pont Euxin lors de l'hoplitodromos aux précédentes olympiades (HJ : résultat de -244). Il avait été appelé par le roi pour l'entraîner et lui permettre de participer à son tour aux Jeux Olympiques.
Les deux hommes regardèrent les ouvriers travailler avec vigueur à la construction d'un nouveau gymnase à Sinope. La palestre s'annonçait déjà comme un espace digne des meilleurs sportifs, mais le regard du souverain s'allumait de fierté devant les nouvelles pistes de course, semblables à celles d'Olympie.
Tout en marchant et en conversant, les deux hommes s'éloignèrent du campement où les masseurs, soigneurs, diététiciens les plus expérimentés servaient le roi en attendant d'oeuvrer dans le nouveau gymnase. Les préparateurs sportifs entendirent bientôt les rires des deux hommes s'élever joyeusement dans l'air, puis des bruits de pieds frappant le sol avec rapidité : l'entraînement avait commencé.


Chaque jour pendant deux années Léonidas inventait de nouveaux supplices. L'athlète obligea Mithridate à courrir sur de longues distances d'une foulée très rapide tout en portant de lourdes cruches d'eau. Si le niveau d'eau entre le départ et l'arrivée avait baissé dans l'une des cruches, Mithridate devait alors courrir dans le ruisseau glacé descendant abruptement des hautes collines. Le mois où aucune goutte d'eau ne manqua aux deux cruches Léonidas les brisa. Mithridate se mit à sourire devant l'air satisfait de son entraîneur.
"Maintenant, tu maîtrises le maintien de ton corps dans la course. Pour maintenir cette maîtrise tu commenceras chaque jour ton entraînement avec cet exercice, mais en portant des cruches de bronze. Elles sont plus lourdes !" Ajouta-t-il négligement.

Léonidas avait convié Mithridate à se rendre le lendemain sur la piste du nouveau gymnase. Le roi se demanda si la folie ne gagnait pas l'esprit de son entraineur. Ce dernier avait entièrement parsemé de tessons de poteries acérés la piste.
"Divin Basileus, te souviens-tu du premier jour de notre rencontre et de ce que tu as promis ?" questionna Léonidas.
Mithridate ne répondit rien mais aquiesca lentement de la tête. Léonidas lui demanda de retirer ses sandales de cuir. Puis, d'un regard, il ordonna au roi de partir en courant.
Le basileus allongea le pas tout en serrant les lèvres. "Ne jamais prendre d'entraîneur d'origine spartiate" souffla-t-il intérieurement. Le jeune homme vit néanmoins en se rapprochant qu'une très mince bande de terrain ne comportait pas de tessons. Mithridate comprit immédiatement. "Chaque faute serait sanctionnée par une blessure douloureuse" réalisa-t-il. "Et les espaces libres de tessons sont éloignés les uns des autres. Je dois presque bondir à chaque foulée..."

Lorsque Mithridate revint après avoir accompli un sans faute il leva joyeusement la tête vers Léonidas. Ce dernier le regarda sévèrement. "Plus vite, et ne regarde pas tant le sol ! Demain l'echauffement débute dans les mêmes conditions, en n'oubliant pas les cruches de bronze."



D'Elis à Olympie

Lorsque vint le temps de la sélection pour les olympiades, le basileus surprit par sa présence et la facilité de ses victoires. L'escorte nombreuse de masseurs, entraîneurs et autres serviteurs qui l'accompagnait expliquant aux yeux de beaucoup ce second aspect des choses.


Le basileus concourait pour toutes les courses. Cependant, il semblait que l'hoplitodromos lui importait plus que toutes les autres.

Vint la course. Ephialtès le regardait avec animosité, mais moins que pour le coureur de la Ligue de Délos, le Marathonien d'origine nommé Philippidès. Equipé d'un bouclier au bras gauche et d'un casque à cimier sur la tête, ils commencèrent leur course de deux stades. Au coude à coude les trois adversaires réagirent différement. Ephialtès tenta de bousculer Philippidès et Mithridate, mais sans succès. Au contraire les Hellanodices lui jetèrent un regard courroucé. La compétition fut loyale mais forte entre le Marathonien et le Pontique. Mithridate sentit la force forgée par l'entraînement de Léonidas conduire avec précision ses pas, ménager son souffle, l'inciter à se dépasser. Il voyait en rattrapant ses adversaires les boucliers ornés d'insignes. Ainsi en était-il du cheval sur le bouclier de Philippidès. La forme de l'hoplôn évoquait celle d'un sabot de métal... "rattraper le cheval aux sabots de fer" lui avait dit l'oracle... La poitrine de Mithridate semblait inspirer du feu sous l'effort lorsqu'enfin il parvint le premier à l'arrivée.

Le nom de Mithridate fils de Mithridate de la cité de Sinope est alors proclamé par le héraut. La compétitions suscite les vivats enthousiastes de la foule. Il se murmure déjà que le basileus serait descendant de Zeus ou d'Héraclès. Lui reçoit le bandeau de la victoire et une palme, puis effectue un tour d'honneur sur la piste alors que la foule l'acclame et lui jette des fleurs.

Le dernier jour des jeux, devant le temple de Zeus, Mithridate et les autres « olympioniques » reçoivent des mains des hellanodices une couronne d'olivier sacré. Le jeune roi prie avec humilité le Père des dieux de l'aider dans sa quête. Retentit encore en lui les paroles de l'oracle de Jason : « Basileus, tu dois tuer le lion sauvage et rattraper le cheval aux sabots de fer, faire pousser l’arbre chantant avec le vent et apprendre du Centaure. Enfin, pour être semblable aux dieux tu dois voir l’invisible. »

Le lendemain à Elis, lors du repas offert par la cité aux athlètes vainqueurs dans le prytanée un poète chante une épinicie ou ode de victoire. La victoire agréable aux dieux est chantée par un chœur durant le banquet.




(HJ : Les inventions de Léonidas ne correspondent à rien d'historique. C'est juste un produit du sadisme de mon imagination )