Antiquae Bellum 2
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Antiquae Bellum 2

Jeu de Stratégie, Diplomatie, Commerce et Civilisation au travers d'une uchronie prenant place dans l'Antiquité (-280 AV JC)
 
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 -242 - Les états d'âme du Roi Juba...

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MJ Zeus
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MJ Zeus


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MessageSujet: -242 - Les états d'âme du Roi Juba...   -242 - Les états d'âme du Roi Juba... Icon_minitimeVen 19 Fév - 16:00

HJ : Gloire au Roi Juba pour ce RP au cheminement inattendu...

Port de Siga - Numidie - Fin de l'Eté -242

Le soleil n’était pas encore levé sur Siga quand le prince Gaïa et sa petite escorte descendirent du rapide esquif qui était venu les chercher quelques jours plus tôt à Sarim Batim. Le message de Tacfarinas, principal conseiller de son frère Juba était sibyllin : quelque chose de grave était arrivé au roi et sa présence était requise de toute urgence à la capitale. Le prince avait essayé de questionner le messager, mais celui-ci semblait ne pas savoir grand-chose : des rumeurs courraient au palais, de plus en plus alarmantes, sur l’état de santé du roi mais bien rares étaient ceux qui l’avaient vu. Aussi Tacfarinas, anticipant le pire, avait souhaité la présence de l’héritier du trône au palais. Au cas où …

A peine débarqué, Gaïa se fit amener un cheval : quelque fut la gravité de la situation, un membre de la famille royale numide ne pouvait entrer autrement que monté dans la capitale ! Galopant jusqu’au palais, il y fut accueilli en personne par trois des plus hauts dignitaires du royaume : Tacfarinas le principal ministre de son frère, Narravas le vieux stratège invaincu et Adherbal de Cirta, le commandant de la Garde Royale.
« C’est donc si grave … » se dit le prince.

Faisant fi des salutations d’usage, il questionna : « Tacfarinas, pourquoi cette convocation ? Qu’est-il arrivé à mon frère ? ».
Le ministre échangea des regards embarrassés avec les deux autres dignitaires, puis « C'est-à-dire, mon prince, que nous l’ignorons … ». Un silence pesant s’installa, alors qu’aucun des trois hommes ne semblait vouloir développer davantage.
« Et bien, par les Dieux, que se passe-t-il ici ? Pouvez-vous au moins me dire où se trouve le Roi ? » s’énerva Gaïa.
C’est le vieux Narravas, à la voix habituée au commandement et que le prince héritier lui-même avait appris à écouter sans l’interrompre, qui entrepris de lui relater les évènements des dix derniers jours …

Le roi avait commencé par se montrer de plus en plus taciturne, renvoyant même ses ministres en plein conseil. Puis, il s’était enfermé dans ses appartements, congédiant sans ménagement les esclaves de sa suite. Tacfarinas, qui avait essayé de l’approcher, avait été pareillement éconduit. Dans les premiers temps, il ne recevait plus que ses concubines, dont la tendre présence semblait apaiser ses tourments : mais depuis une semaine, même elles trouvaient portes closes ! Seuls les quatre ambacts gaulois ramenés d’Italie et qui lui servait de garde rapprochée pouvaient l’approcher, barrant l’accès à quiconque et lui apportant eux-même les plats qu’on lui préparait en cuisine. Mais même cela, il n’y touchait plus guère …
On murmurait dans les couloirs du palais déjà que le roi était frappé de folie, ou même que ses ambacts l’avaient déjà tués. Le colosse Adherbal avait déjà proposé de se faire jour à l’épée parmi les Gaulois, avec sa Garde, pour s’assurer que le Roi était toujours en vie, mais Tacfarinas l’en avait empêché et fait quérir le prince. Il était leur ultime espoir …

Sans attendre, Gaïa prit la direction des appartements royaux … pour se trouver lui aussi nez à nez avec deux formidables ambacts qui lui en interdirent l’accès. Néanmoins, l’un d’eux disparu brièvement dans les appartements de son frère, puis le laissa entrer avant de reprendre sa faction devant la porte.
Les quartiers du roi étaient plongés dans l’obscurité, si ce n’étaient les premières lueurs du soleil qui commençait à poindre. Là encore, immobiles, deux autres ambacts veillaient silencieusement, tels des statues de granit.

Gaïa aperçu la silhouette de son frère sur la terrasse, et s’approcha de lui : les traits tirés, arborant une barbe de plusieurs jours, il semblait perdu dans ses pensées et paru surpris lorsque le prince l’interpela doucement. Mais immédiatement, comme si sa présence ici eut été tout à fait normale, il retourna à sa contemplation.
« On m’a fait venir de Sarim Batim pour te parler, mon frère : on me dit que tu délaisses les affaires du royaume et, plus grave encore, tes concubines également » tenta le prince.
Le roi sourit, puis attendit de longues seconde avant de répondre : « C’est vrai, Gaïa, j’étais en proie à de terrible tourments. Plus rien n’avait de saveur, ni le vin ni les femmes. J’étais constamment insatisfait, mais j’en ignorais moi-même la cause. Après tout, ne sommes-nous pas enfin en paix pour la première fois depuis plus de dix ans, le royaume n’a-t-il pas triplé de taille depuis cette époque, ne prospère-t-il pas ? Que n’avais-je qui me faisait à ce point défaut ? J’ai questionné les Dieux, les devins, j’ai cherché la réponse dans l’ivresse, … en vain. Jusqu’à cette nuit … ».
« Et qu’as-tu découvert? »
interrogea le prince, sa curiosité piquée à vif.
« Voici bientôt quinze années que je règne, Gaïa. Nous avons fait la paix avec tous ceux que nous avons combattu dans les campagnes que Narravas et toi avez mené : avec l’Egypte, avec Rome, avec le Keltobrogos. Il n’en est qu’un avec qui nous n’avons jamais vraiment fait la paix … ».
« Et quel est-il ? ».
« Nous-mêmes, mon frère. Il est une blessure qui chez aucun de nous deux ne s’est refermée. Il est un homme que je n’ai cessé de traquer depuis quinze ans, que secrètement j’ai pourchassé de par le monde connu sans jamais m’en saisir. Un homme qui hante mes nuits depuis ce jour maudit où il a assassiné notre père ».
« Zalezlan »,
à la seule évocation de ce nom, les poings du prince se crispèrent …
« Oui. Aujourd’hui je suis las de le traquer … Jugurtha notre père rêvait d’unifier la Numidie, et par sa mort il a permis que ce rêve se réalise. Il est temps de chasser les démons du passé et de nous tourner vers l’avenir ».

Le prince resta silencieux. Il se souvenait trop bien de ces heures terribles où, encore enfant, il avait appris l’assassinat de Jugurtha. La peine terrible qu’il avait ressenti alors, mais également la terreur: car dès l’annonce de la mort du roi, les factions de la cour avaient tiré les lames pour se disputer le royaume. Sa mère et lui étaient sans défense et représentaient un obstacle, un reliquat de légitimité, pour quiconque voulait s’emparer du trône.
Mais Narravas, fidèle soldat de Jugurtha, commandait la loyauté de l’armée et s’en servit pour protéger la famille royale, là où il aurait pu sans peine s’emparer de la couronne. Les marches du palais avait ruisselé du sang des traîtres et des factieux pendant plusieurs jours … De ce jour, le prince Gaïa n’avait plus jamais craint la mort …
Le roi Juba le tira de ses pensées : « Mon frère, va trouver Tacfarinas et Narravas et dis leur de me rejoindre sitôt que je me serais rafraichi, j’ai pris une décision … ».

Une heure plus tard, dans la salle du conseil, Gaïa, Narravas & Tacfarinas retrouvèrent le roi : quoiqu’émacié et affaibli par la privation de sommeil, il avait retrouvé son allure royale.
« Mes chers conseillers, dans deux printemps nous célébrerons la quinzième année du début de mon règne à la tête de la Numidie réunifiée. Je souhaite que cet évènement soit célébré dans tout le royaume et soit cause de réjouissance pour tous mes sujets, les plus anciens comme les plus récents ».
« Une idée brillante, mon roi … ».
Comme toujours, Tacfarinas était le premier à saluer les initiatives royales, un travers courtisan que pardonnait ses talents d’administrateur.
« Et ce doit avant tout être le point de départ d’une nouvelle ère. Mais nous ne pourrons rien construire sans des bases solides. C’est pourquoi je décrète que dans le temps qui nous sépare des célébrations de cet anniversaire, soit presque deux années, tous les anciens partisans de Zalezlan qui viendront m’en faire la requête seront amnistiés sans condition, quelque poste qu’ils occupassent dans l’armée ou l’administration de ce dernier ».
« Et qu’en est-il de Zalezlan lui-même ? S'il est toujours en vie ... »,
s’enquit Narravas.
« Zalezlan seul se trouve exclu de cette mesure : pour lui l’exil s’il vit toujours, mais je ne le traquerais plus … ».

Gaïa se contenta d’acquiescer, puis quitta la pièce, laissant son frère régler avec Tacfarina les détails de la diffusion de la loi d’amnistie. Celle-ci lui laissait un goût amer dans la bouche, mais alors qu’il regagnait le navire qui le ramènerait vers Sarim Batim, il réalisa finalement la valeur de l’oubli. Il avait désormais une jeune épouse dont s’occuper et si les Dieux le comblaient, il serait bientôt chef de famille ; dans quelques années, il serait nommé Aguedil, commandant en chef de l’armée numide, un outil militaire parfaitement rodé et qui avait prouvé son efficacité contre tous ses ennemis.
Il n’était plus temps de chasser des chimères …
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